FERDINAND PORSCHE

 

    Ferdinand Porsche, né à Maffersdorf en 1875 et mort à Stuttgart en 1951, a inscrit son nom dans l'histoire de l'automobile comme un des génies inventifs les plus féconds. Ses projets portent tous l'empreinte du génie véritable, à commencer par la lointaine Lohner Porsche à traction électrique exposée au Salon de Paris en 1900.

    Après avoir ainsi démontré ses capacités techniques, Porsche travailla tour à tour chez différents constructeurs d'automobiles qui l'engageaient, attirés par son évidente habileté, mais finissaient ensuite par l'éloigner à cause de son caractère fort et de son désir de tout avoir en rifain. Austro-Daimler, Daimler-Benz et Steyr bénéficièrent toutefois beaucoup de l'excellente qualité de ses projets, comme le témoignent les voitures d'un haut niveau technique pour l'époque, telles l'Austro-Daimler "Sascha" (une utilitaire qui se paya le luxe de gagner sa catégorie à la Targa Florio de 1922) et la magnifique série des Mercedes-Benz S, SS et SSK. Mais une position subalterne, bien que de très haut niveau (directeur technique), limitait trop le talent de Porsche et, à la fin du contrat qui le liait à DaimlerBenz, il décida de monter à son compte un bureau d'études techniques.

    Porsche s'entoura alors de techniciens de tout premier ordre, ceux parmi ses anciens collaborateurs de chez AustroDaimler, Steyr et Daimler-Benz qu'il appréciait davantage; ainsi, le petit bureau du centre-ville de Stuttgart fut bientôt célèbre pour la haute qualité des projets qu'il concevait. Le premier projet réel établi pour un commettant extérieur, le Type 7, était une voiture commandée par Wanderer; nombre d'autres projets suivirent, certains pour des voitures complètes (dont nous citerons la P-Wagen pour son originalité technique et son extraordinaire actualité, réalisée pour Auto-Union: la voiture de Grand Prix avec moteur central arrière à 16 cylindres suralimenté), d'autres pour des systèmes détachés, notamment des suspensions caractérisées par les barres de torsion exclusives Porsche.

    A la fin des années Trente, Hitler obligea Ferdinand Porsche à collaborer au projet d'une nouvelle petite voiture pour les masses, un véhicule qui aurait permis à la nouvelle nation allemande de se mettre réellement en mouvement et à tous ses habitants de se servir du nouveau réseau autoroutier du Reich.

    L'idée était révolutionnaire: jusqu'alors l'automobile était un luxe dont peu de personnes pouvaient profiter; or, le dictateur allemand voulait une voiture simple et robuste, coûtant moins de 1000 Reichsmarks et consommant peu, la spécification étant qu'un parcours de 100 km n'aurait pas dû coûter plus de trois marks. Pour réaliser cette idée, Porsche conçut la Type 60, dont le schéma mécanique caractéristique prévoyait un moteur arrière en porte-à-faux avec quatre cylindres opposés refroidis par air. A vrai dire, la "voiture du peuple", la Volkswagen, ne sera produite en quantité suffisante qu'à la fin de la seconde guerre mondiale, mais par la suite, elle motorisera effectivement le monde entier.

    Pendant toute la durée de la guerre, qu'il le voulût ou non, Porsche dut concevoir des véhicules autres que les voitures sportives qu'il aimait tant (bien qu'en 1939 il ait achevé deux projets pour une petite voiture sportive dont la mécanique dérivait de celle de la VW, ainsi que la très aérodynamique Type 60K10 conçue pour la course Berlin Rome et produite en trois exemplaires); des tanks aux formes différentes et avec une jauge jusqu'à 150 tonnes sortirent des planches à dessin de l'agence au projet d'une nouvelle petite voiture pour les masses, un véhicule qui aurait permis à la nouvelle nation allemande de se mettre réellement en mouvement et à tous ses habitants de se servir du nouveau réseau autoroutier du Reich.

    L'idée était révolutionnaire: jusqu'alors l'automobile était un luxe dont peu de personnes pouvaient profiter; or, le dictateur allemand voulait une voiture simple et robuste, coûtant moins de 1000 Reichsmarks et consommant peu, la spécification étant qu'un parcours de 100 km n'aurait pas dû coûter plus de trois marks. Pour réaliser cette idée, Porsche conçut la Type 60, dont le schéma mécanique caractéristique prévoyait un moteur arrière en porte-à-faux avec quatre cylindres opposés refroidis par air. A vrai dire, la "voiture du peuple", la Volkswagen, ne sera produite en quantité suffisante qu'à la fin de la seconde guerre mondiale, mais par la suite, elle motorisera effectivement le monde entier.

    Pendant toute la durée de la guerre, qu'il le voulût ou non, Porsche dut concevoir des véhicules autres que les voitures sportives qu'il aimait tant (bien qu'en 1939 il ait achevé deux projets pour une petite voiture sportive dont la mécanique dérivait de celle de la VW, ainsi que la très aérodynamique Type 60K10 conçue pour la course Berlin Rome et produite en trois exemplaires); des tanks aux formes différentes et avec une jauge jusqu'à 150 tonnes sortirent des planches à dessin de l'agence Porsche, mais le seul qui eut droit à une petite production, le char lourd Elefant, ne fut qu'un demi-succès.

    Dans l'après-guerre, les Alliés écrouèrent Ferdinand Porsche, âgé de soixante-dix ans, à cause de la position au sommet des structures militaires allemandes qu'il avait eue pendant la guerre (il avait été aussi Superviseur général des armements pour le Reich), mais sa libération fut immédiate, Porsche étant exempt de toute responsabilité politique; il fut à nouveau incarcéré, et sans aucune justification, par les Français qui renfermèrent pendant de longues années en prison le vieux technicien allemand et son gendre, le Dr Piëch. C'est alors que son fils Ferdinand Anton Ernst "Ferry" Porsche, né en 1909, assuma la direction de l'entreprise de famille et, avec sa sœur Louise (mariée justement à Piëch), réactiva le bureau pour essayer de ramasser l'argent nécessaire à la libération de son père. Ferry, qui avait déjà travaillé longtemps avec lui, parvint à réunir les meilleurs collaborateurs de son agence et à s'assurer la commande d'un projet sensationnel, la Cisitalia de Grand Prix. L'argent de ce projet, beau et malheureux, servit à libérer le professeur Porsche qui put ainsi travailler avec ses enfants jusqu'à sa mort, en 1951.

 

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